Chants.
Quelques chants et chansons des XVII° et XVIII° siècles, paroles et airs.
La complainte de Mandrin. (XVIII°)
Nous étions vingt ou trente
Brigands dans une bande,
Tous habillés de blanc
A la mode des, vous m’entendez,
Tous habillés de blanc
A la mode des marchands.
La première volerie
Que je fis dans ma vie,
C’est d’avoir goupillé
La bourse d’un, vous m’entendez,
C’est d’avoir goupillé
La bourse d’un curé.
J’entrai dedans sa chambre,
Mon Dieu, qu’elle était grande,
J’y trouvai mille écus,
Je mis la main, vous m’entendez,
J’y trouvai mille écus,
Je mis la main dessus.
J’entrai dedans une autre
Mon Dieu, qu’elle était haute,
De robes et de manteaux
J’en chargeai trois, vous m’entendez,
De robes et de manteaux
J’en chargeai trois chariots.
Je les portai pour vendre
A la foire de Hollande
J’les vendis bon marché
Ils m’avaient rien, vous m’entendez,
J’les vendis bon marché
Ils m’avaient rien coûté.
Ces messieurs de Grenoble
Avec leurs longues robes
Et leurs bonnets carrés
M’eurent bientôt, vous m’entendez,
Et leurs bonnets carrés
M’eurent bientôt jugé.
Ils m’ont jugé à pendre,
Que c’est dur à entendre
A pendre et étrangler
Sur la place du, vous m’entendez,
à pendre et étrangler
Sur la place du marché.
Monté sur la potence
Je regardai la France
Je vis mes compagnons
A l’ombre d’un, vous m’entendez,
Je vis mes compagnons
A l’ombre d’un buisson.
Compagnons de misère
Allez dire à ma mère
Qu’elle ne m’reverra plus
J’ suis un enfant, vous m’entendez,
Qu’elle ne m’reverra plus
J’suis un enfant perdu.
Différentes versions et tout sur Mandrin: http://www.mandrin.org/la-complainte-de-mandrin.html
Réveillez vous Picards. (1479)
1. Reveillez-vous Picards,
Picards et Bourguignons.
Apprenez la manière d’avoir de bons bâtons,
Car voici le printemps et aussi la saison
Pour aller à la guerre donner des horions.
2. Tel parle de la guerre
mais ne sait pas que c’est:
Je vous jure mon âme que c’est un piteux faict
Et que maint homme d’armes et gentil compagnon
Y ont perdu la vie, et robe et chaperon.
3. Où est ce duc d’Autriche?
Il est en Pays-Bas
Il est en Basse Flandre avec ses Picards
Qui nuit et jour le prient qu’il les veuille mener
En la Haute Bourgogne pour la lui contester.
4. Quand serons en Bourgogne,
et en Franche Comté,
ce sera qui-qu’en-grogne le temps de festoyer
bout’ront le roy de France, dehors de ces costeaux
et mettrons dans nos panses le vin de leurs tonneaux
5. Adieu, adieu, Salins,
Salins et Besançon
Et la ville de Beaulne, là où les bons vins sont
Les Picards les ont bus, les flamants les paieront
Quatre pastars la pinte ou bien battus seront.
6. Nous lansquenets et reîtres
et soudards si marchons
Sans finir de connaître où nous arriverons,
Aidons Dame Fortune et destin que suivons
A prêter longue vie aux soldats Bourguignons.
7. Quand mourrons de malheure
la hacquebutte au poing
Que Duc nostre Seigneur digne tombeau nous doint
Et que dedans la terre où tous nous en irons
Fasse le repos guerre aux braves bourguignons
8. Et quand viendra le temps
où trompes sonneront
Au dernier Alahau, quand nos tambours battront
nous lèverons bannières au ducque bourguignon
Pour aller à la guerre donner des horions.
http://www.dailymotion.com/video/x1y9qd
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Qui veut chasser une migraine ?
Vers 1615
Qui veut chasser une migraine
N’a quoi boire toujours du bon
Et maintenir sa table pleine
De cervelas et de jambons.
Refrain:
L’eau ne fait rien que pourrir le poumon
Boute, boute, boute, boute compagnon,
Vide-nous ce verre
Et nous le remplirons.
Le vin goûté par ce bon père
Qui s’en rendit si bon garçon
Nous fait discourir sans grammaire
Et nous rend savant sans leçons.
Buvons donc tous à la bonne heure
Pour nous émouvoir le rognon
Et que celui d’entre nous meure
Qui dédira son compagnon
. Ecoutez: http://www.wat.tv/audio/qui-veut-chasser-migraine-bfy6_bfwz_.html
COMPAGNONS DE LA MARJOLAINE (XVIII°)
Qu’est-c’ qui passe ici si tard,
Compagnons de la Marjolaine,
Qu’est-c’ qui passe ici si tard,
Gai, gai, dessur le quai !
C’est le chevalier du guet,
Compagnons de la Marjolaine,
C’est le chevalier du guet,
Gai, gai, dessur le quai !
Que demande le chevalier,
Compagnons de la Marjolaine,
Que demande le chevalier,
Gai, gai, dessur le quai !
Une fille à marier,
Compagnons de la Marjolaine,
Une fille à marier,
Gai, gai, dessur le quai !
N’y a pas d’fille à marier,
Compagnons de la Marjolaine,
N’y a pas d’fille à marier,
Gai, gai, dessur le quai !
On m’a dit qu’vous en aviez,
Compagnons de la Marjolaine,
On m’a dit qu’vous en aviez,
Gai, gai, dessur le quai !
Ceux qui l’ont dit s’sont trompés,
Compagnons de la Marjolaine,
Ceux qui l’ont dit s’sont trompés,
Gai, gai, dessur le quai !
Je veux que vous m’en donniez,
Compagnons de la Marjolaine,
Je veux que vous m’en donniez,
Gai, gai, dessur le quai !
Sur les onze heures repassez,
Compagnons de la Marjolaine,
Sur les onze heures repassez,
Gai, gai, dessur le quai !
Les onze heures sont bien passées,
Compagnons de la Marjolaine,
Les onze heures sont bien passées,
Gai, gai, dessur le quai !
Sur les minuit revenez…
Voilà les minuit sonnés…
Mais nos filles sont couchées…
En est-il une d’éveillée…
Qu’est-c’que vous lui donnerez…
De l’or, des bijoux, assez…
Elle n’est pas intéressée…
Mon cœur je lui donnerai…
En ce cas-là choisissez…
Interprètée par Dorothée: http://www.clipzik.com/dorothee/compagnons-de-la-marjolaine.htmlOu encore: http://www.comptine-enfants.com/chansons-pour-enfants-720.html
ay linda amiga
Un chant anonyme du XVI siècle. Trois voix ..
¡Ay! linda amiga
Que no vuelvo a verte!
¡Cuerpo garrido
Que me llevas la muerte!
No hay amor sin pena,
Pena sin dolor,
Ni dolor tan agudo
Como el del amor.
Levanté me madre
al salir el sol,
voy por los campos verdes
a buscar mi amor.
Le prince d’Orange.
La chanson est inspirée de la mort en 1544 au siège de St Dizier de René de Nassau, Prince d’Orange, capitaine de l’empereur Charles Quint.
C’est le Prince d’Orange
Tôt matin s’est levé
Est allé voir son page
» Va seller mon coursier «
Que maudit soit la guerre
» Va seller mon coursier «
Mon beau Prince d’Orange
Où voulez-vous aller ?
Je veux aller en France
Où le Roi m’a mandéMis la main sur la bride
Le pied dans l’étrier
Je partis sain et sauf
Et j’en revins blessé
De très grands coups de lance
Qu’un Anglais m’a donnés
J’en ai un à l’épaule
Et l’autre à mon côté
Un autre à la mamelle
On dit que j’en mourrai
Le beau Prince d’Orange
Est mort et enterré
L’ai vu porté en terre
Par quatre cordeliers
Amis buvons (chant bourguignon)
Amis buvons, mes chers amis buvons,
mais n’y perdons jamais la raison.
A force d’y boire, on perd la mémoire,
on va titubant le soir à tâtons,
Et l’on court les rues à saute-moutons.
J’en ai tant bu de ce bon vin nouveau,
qu’il m’a troublé l’esprit du cerveau.
Avant que je meure, donnez moi sur l’heure
de ce bon vin blanc qui brille dans mon verre
et qui fait chanter tous les amants sur terre.
Amis buvons… etc…
Ah si jamais je vais dedans les cieux,
je m’y battrai avec le bon dieu.
A grands coups de lance, tapant sur les anges,
je leur ferai voir que c’est mon devoir
de boire du vin du matin au soir.
Amis buvons…etc…
Ah si jamais je vais dedans l’enfer,
je m’y battrai avec Lucifer.
A grands coups de sabre pour tuer le diable.
Je lui ferai voir que c’est mon devoir
de boire du vin du matin au soir.
Amis buvons…etc…
Wir zogen in das Feld.
Georg Forster, 1540 Sibentod-Cividale in Oberitalien
1. Wir zogen in das Feld. Do hätt’ wir weder e Säckl noch Geld.
2. Wir kam’n für Sibentod, Strampede mi . . . . . 3. Wir kamen für Friaul, Strampede mi . . . . .4. Wir kam’n für Benevent, Strampede mi . . . . .5. Wir kam’n für Triest, Strampede mi . . . . .6. Wir kamen auch für Rom, Strampede mi . . . . |
La tulipe (XVIII°)
Malgré la bataille
Qu’on livre demain
Ca, faisons ripaille,
Charmante catin ;
Attendant la gloire,
Prenons le plaisir,
Sans lire au grimoire
Du sombre avenir.
Si la hallebarde
Je peux mériter,
Près du corps-de-garde
Je te fais planter,
Ayant la dentelle,
Le soulier brodé,
La boucle à l’oreille,
Le chignon cardé.
Narguant tes compagnes,
Méprisant leurs vœux,
J’ai fait deux campagnes,
Rôti de tes feux.
Digne de la pomme,
Tu reçus ma foi ;
Et jamais rogomme
Ne fut bu sans toi.
Tiens, serre ma pipe,
Garde mon briqet,
Et si la Tulipe
Fait le noir trajet,
Que tu sois la seule
Dans le régiment
Qu’ait le brûle-gueule
De ton cher Z’amant.Ah ! retiens tes larmes,
Calme ton chagrin ;
Au nom de tes charmes…
Achève ton vin.
Mais, quoi! de nos bandes
J’entends les tambours ?
Gloire tu commandes,
Adieu mes amours.
Vexilla regis.
Vexilla regis prodeuntFulget crucis mysteriumQua vita mortem pertulitEt morte vitam protulit. O Crux ave, spes unica,Hoc passionis tempore Piis adauge gratiam
Reisque dele crimina.
Malbrough s’en va-t-en guerre (XVIII°)
Malbrough Is Going to War
Malbrough s’en va-t-en guerre
Mironton ton ton mirontaine
Malbrough s’en va-t-en guerre
Ne sait quand reviendra (ter)
Il reviendra à Pâques
Mironton ton ton mirontaine
Il reviendra à Pâques
Ou à la Trinité (ter)
La Trinité se passe/
Malbrough ne revient pas
Madame à sa tour monte/
Si haut qu’elle peut monter
Elle voit venir un page/
Tout de noir habillé
O page ô mon beau page/
Quell’s nouvell’s apportez?
Aux nouvelles que j’apporte/
Vos beaux yeux vont pleurer
Monsieur Malbrough est mort/
Et mort et enterré
J’ l’ai vu porté en terre/
Par quatre-z-officiers
L’un portait sa cuirasse/
L’autre son bouclier
L’ troisième portait son sabre/
L’ quatrième ne portait rien
À l’entour de sa tombe/
Romarin l’on planta
Sur la plus haute branche/
Le rossignol chanta
On vit voler son âme/
À travers les lauriers
Chacun mit ventre à terre/
Et puis se releva
Pour chanter les victoires/
Que Malbrough remporta
La cérémonie faite/
Chacun s’en fut coucher
Les uns avec leurs femmes/
Et les autres tout seuls
Ce n’est pas qu’il en manque/
Car j’en connais beaucoup
Des brunes et puis des blondes/
et des châtaignes aussi
J’ n’en dis pas davantage/
Car en voilà-z-assez.
**************
Les paroles sont bien postérieures, elle ne figureront donc pas ici.
Chant du régiment Soissonnois:
I
Je veux au bout d’une campagne
Te voir déjà joli garçon
Des héros que l’on accompagne
On saisit l’air, on prend le ton
Des ennemis ainsi que des belles
On est vainqueur, et s’imitant
Et r’li et r’lan
On prend d’assaut les citadelles
Relantanplan tambour battant
II
Oh jeunes gens que l’honneur mène
Prenez parti dans Orléans
Not’colonel grand capitaine
Est le patron des bons vivants
Dame il fallait le voir en plaine
Où c’que l’danger était l’plus grand
Et r’li et r’lan
Lui seul en vaut une douzaine
Relantanplan tambour battant
III
Nos officiers dans la bataille
sont pêle-mêle avec nous tous
Il n’en est pas qui ne nous vaille
Et les premiers ils sont aux coups
Un général, fut-il un prince
Les grenadiers se mettent au rang
Et r’li et r’lan
Fond sur l’ennemi et vous le rince
Relantanplan tambour battant
IV
Vaillant et fier sans arrogance
Et respecter ses ennemis
Brutal pour qui fait résistance
Honnête à ceux qui sont soumis
Servir le Roi, servir les dames
Voilà l’esprit du régiment
Et r’li et r’lan
Nos grenadiers sont bonnes lames
Et vont toujours tambour battant
V
Viens vite prendre la cocarde
Du régiment quand tu seras
Avec respect je veux qu’on t’regarde
Le prince est chef et nous sommes les bras
Par le courage on se ressemble
J’on même coeur et sentiment
Et r’li et r’lan
Droit à l’honneur j’allons ensemble
Relantanplan tambour battant

- Pour changer, un chant de la mi-XVI°, ce moy de may, de Clément Janaquin:


Refrain
Ce moys de may, ce moys de may, Ce moys de may, ma verte cotte,
Ce moys de may, ma verte cotte, Ce moys de may, je vestiray.
Couplet 1
De bon matin me léveray, Ce joly, joly moys de may;
De bon matin me léveray:
Un sault, deux saults, troi saults,
En rue je feray, Pour voir si mon amy verray,
Couplet 2
Je luy diray qu’il me descotte;
Me descottant la (le) baiseray.
Refrain
Ce moys de may, ce moys de may, Ce moys de may, ma verte cotte,
Ce moys de may, ma verte cotte, Ce moys de may, je vestiray.
-